“Pan, pan, pan ! Jt’ai tué! I killed you !” Ce jour là, j’me suis pris une sacré tarte dans la figure de la part de maman. Le monde sortait de sa première guerre mondiale, on se doutait pas qu’il y en aurait une deuxième à l’époque. Y’avait trop de souvenirs dégueulasses, trop de remords, trop de morts. On s’en remettait, on avançait en espérant que plus jamais l’humanité ne ferait une telle erreur, même en Egypte.  On est pas très bien vu, nous, les gens d’ici, par les européens. Ils nous aiment pas trop, les gens de là-bas. On est des idiots à c’qui parait. Moi, j’m’en foutais, et j’m’en fou toujours, la terre est à tout l’monde et j’rêve de me balader. Déjà petit j’rêvais d’être aventurier sans même savoir à quoi j’allais devoir m’opposer, sans même me douter de l’existence de tous ces préjugés. Je n’avais pas connu la guerre, et vu comment les adultes en parlaient, pour moi c’était de l’histoire ancienne. Certes, je croisais ici et là des veufs et des veuves dans la grande famille qu’était la notre, mais moi, j’avais mes deux parents, alors dans mon égoisme le plus puéril d’un gosse de quelques années, j’oubliais de voir ce qui me dérangeait. Je ne comprenais rien, j’étais naïf, et de la même manière, je n’ai  compris que tardivement pourquoi ma mère m’avait abandonné à la tutelle d’un riche aristocrate plus tard.  Et c’est sans comprendre l’ampleur de tout ceci que j’ai boudé, ce jour là, alors que ma mère lâchait après avoir frappé mon crâne de sa solide cuiller en bois.  “La guerre n’est pas un jeu. Va donc lire, c’est mieux.”

J’me rappelle, quand j’suis arrivé à Poudlard, je parlais pas un traitre mot d’anglais, puis j'étais mais totalement déprimé à l'idée d'être loin de ma terre natale, et du coup j’ai retapé dès la première année là-bas, c'est à dire ma sixième année. Enfin, j’ai d’la chance il parait. Mes deux parents sont moldus, alors ils ont pas trop compris tout ce qui c’était passé, mais quand monsieur Alister s’est proposé de m’emmener vivre en Angleterre, ils ont dit oui tout de suite. Je les ai jamais revu depuis, on s’envoie des hiboux, mais c’est tout. Je leur en ai voulu, longtemps. Je pigeais rien aux coutumes de ces monsieurs bizarre, je galérais mais comme une otarie abandonnée au milieu du désert pour m’intégrer, pour apprendre leur langues et surtout la magie. Malgré tout, je restais attaché à mes racines, mais c’était dur. Dur, mais enivrant. La magie, c’était ma seule motivation à rester ici, le niveau est pas du tout le même qu'en Egypte. Je galère encore un peu avec l'anglais, mais mes résultats sont remontés.  

Je ne reçois plus de hibou de mes parents depuis un moment, je reste le plus longtemps possible à Poudlard, j’hésite chaque jour à m’échapper et à retourner là-bas les aider mais… Je sais que c’est pas une bonne chose. Ou alors j’ai juste pas les couilles. Alors même si ça me stresse je ferme ma grande gueule pour une fois et j’attends patiemment. J’ai relativement bien réussi à m’intégrer, même si j’ai un an de retard, il parait que chez les Serdaigle quand on est un peu chelou faut pas s’inquiéter, c’est normal. Bah, ouais, avec tout ça, je reste l’étranger à la peau mate qui se trimballe dans les couloirs avec un serpent en rêvant d’aventure, c’est pas trop le meilleur combo pour être populaire. Heureusement que monsieur Alister était là, vraiment. Et vivement que je valide des Aspic. J'suis devenu trop un bad ass en anglais ! “Tu peux passer moi un chocogrenouille s'il te plait ?” Ahem. Ou pt'être pas.